Où commence le ciel ?
Raphaelle Delaunay
École nationale des arts du cirque de Rosny-sous-Bois
Le point d’ancrage de la danseuse que je suis est le sol. C’est depuis la terre ferme que je construis mon édifice — le corps.
Depuis mes pieds fermement enracinés pour prétendre aux cieux.
Mais cette fois, il s’agit de mettre en scène des aériens. Ceux qui s’élèvent, se suspendent, traversent l’espace sans appui.
Alors beaucoup de questions surgissent.
Comment chorégraphier les airs ?
À partir de quelle hauteur sommes-nous dans le vide ?
Quelle est la hauteur qui justifie le vertige ?
La peur commence à quelle altitude ?
Comment imaginer le vide à hauteur d’yeux ?
Il ne s’agit pas seulement de composer avec des agrès ou des techniques. Il s’agit d’interroger ce que provoque la verticalité, d’habiter le déséquilibre, d’écouter ce que le corps raconte quand il n’a plus de sol.
Le ciel est peut-être déjà là, au creux de la voûte plantaire.
Peut-être que l’élévation ne tient pas à la hauteur.
Dans cette entreprise d’inversion des rapports au vide, tout se jouera sur le fil tendu de la sensation. Sur cette crête fragile entre l’envol et la chute.
Avec cette conviction que, malgré tout, c’est pas la hauteur qui compte.
Metteuse en scène : Raphaëlle Delaunay
Groupe de deuxième année de l'École nationale des arts du cirque de Rosny-sous-Bois.